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Sondages vie politique
28 avril 2011

POURQUOI SARKZOY PEUT ENCORE GAGNER ? PARCE QUE LE PS NE POURRA PAS MASQUER LONGTEMPS SA CRISE IDENTITAIRE

NicolasSarkozyElle est devenue indissociable de tout commentaire sur l'action du Président et on la trouve suicidaire, mais la stratégie dite ''de droitisation'' sera peut-être la clé d'une victoire en 2012. Sarkozy fait un pari stratégique qui pourrait s'avérer coup de génie : fidèle à lui-même, il tente le tout pour le tout. Dangereuse posture, dans un pays frileux, infiniment plus que lui et toujours assez découpé entre une poignée de familles politiques qui sont comme des remparts pour leurs électeurs traditionnels ; mais pourquoi pas. Il s'agit de monter au front, de ne reculer devant aucun tabou, aucun sujet sensible (même ceux qui n'obsèdent qu'une mince -mais capitale- frange de l'opinion publique) : Nicolas Sarkozy n'a pas la mémoire courte, il sait que les candidats trop timides sur les sujets sociaux comme la délinquance, l'immigration, l'insécurité ont perdu grâce aux yeux d'une majorité de Français. Autrement dit, il a retenu les leçons du 21 avril et les assume pour lui-même se mettre en garde.


Tandis que Sarkozy présentera un bilan relativement encourageant vis-à-vis des retombées de son action en faveur de la sortie de la crise, il reviendra avec ses fondamentaux pour tracer la dernière ligne, celle de l'accomplissement, balayant en quelques conclusions le sentiment de chaos qu'aura inspiré son quiquennat. Nul doute qu'il saura ''clarifier'' ses chantiers, quitte à travestir leur réalité. En outre il restera, au moins par défaut, le candidat de nombreuses catégories sociologiques, comme les travailleurs indépendants (qui déjà votaient massivement pour lui en 2007 – attention à DSK cependant), les commerçants/artisans, les chefs d'entreprise, puis, bien sûr, les retraités. 


En parallèle, la ligne dure sur laquelle s'oriente son gouvernement (ligne qui sera nuancée d'ici 2012, par des coups de boutoir sur le terrain ''social'' – là aussi, c'est déjà entamé) précipitera le PS dans une course à sa gauche, pour récupérer un électorat ''populaire'' tenté par le FN. Sauf que cet électorat en question aura peine à le rejoindre et à écouter encore les sirènes du ''vote utile''. Alors que faire, tous au centre en espérant que les Mélenchon & Cie restent au stade de figurant ? Pourquoi pas, mais la situation est embrouillée. Et les primaires d'Octobre, si elles scelleront le destin du PS, n'engageront rien d'irréversible pour la France, contrairement à ce que les sondages et de nombreuses personnalités présagent. 


hollande_royalCar c'est loin d'être gagné : bien sûr il y a l'état de grâce du moment, quelque soit le candidat socialiste (hormis Royal – évidemment), mais le PS ne sera pas si assuré en arrivant au terme de l'échéance : il sera divisé (les primaires, non seulement seront fratricides -on en est déjà là-, mais elles feront émerger les divergences fondamentales au sein du parti), son identité bricolée ; et ce bricolage paraîtra plus factice que jamais. Attendons-nous à de nouveaux départs du Parti Socialiste (à moins que Montebourg se contente simplement de renforcer son ''virage'' gauchiste?) et un intérêt accru des intarissables aficionados du PS (la génération qui après le souper brûle des cierges à la gloire de Mitterand) pour ses ailes alternatives (autrement dit, le Front de Gauche).


Rappelé à l'ordre sur sa gauche (chose heureuse pour les briscards du mouvement, donc), il va s'écarter d'une frange de la population ; laquelle, c'est à lui de choisir, mais c'est surtout selon le candidat. Hollande, par son réalisme d'une part et une expérience à la tête du parti d'une autre, serait le seul à pouvoir concilier d'un bout à l'autre des forces de la Gauche, quand DSK est capable d'attirer un large public mais que la simple idée de voter en sa faveur demeure rédhibitoire pour la Gauche radicale (voir sur la scène politique avec des écologistes comme Duflot). Quand à Martine Aubry, nombre de Français buteront rapidement ; il lui prêteront l'image d'une éventuelle Présidente sectaire et on a en effet peine à l'imaginer au-delà de l'incarnation de Présidente de son camp. Elle serait une ''Présidente de tous les français'' par la seule force des choses, assez ferme voir fermée (une impression que ne laissent pas DSK ou Hollande, voir même Royal).


Le PS est donc peut-être condamné à se ''bobotiser'' plus encore dans l'optique de 2012. C'est son dernier recours pour pacifier un nombre de fidèles hétérogène et suffisant. Mais ce sera aussi l'ultime démonstration de son atonie avant la chute, qui n'en sera que plus violente. 


Nous avançons, espérons-le au moins, vers une recomposition de l'échiquier politique. L'élection de 2012 va probablement précipiter celui-ci vers des mutations sans précédents. C'est sain et sans doute salvateur, pas sans risque on s'en doute. Le FN pourrait devenir le parti leader, par conséquent systématiquement qualifié au second tour ; la formation qui parviendrait à se consacrer finaliste prendrait alors, tout aussi systématiquement, en otage un peuple français éternellement partagé entre tentation enthousiaste et réticence profonde envers le Front National. Sauf si le PS trouve le bon équilibre et qu'une droite domine l'autre avec suffisamment de force.

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Commentaires
S
mais je n'en comprends pas la conclusion. S'il est possible que le Front National arrive en seconde position à l'issue d'un premier tour à candidatures multiples, un "front républicain" se ressoudera immédiatement.<br /> La question de savoir qui en profitera est toujours ouverte.
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